mardi, mai 05, 2009

Les Wallons sympathiques et les Bruxellois ouverts


Selon l'enquête de la CEVIPOL, quel que soit le point de vue, l'image est bonne: Bruxellois et Wallons s'apprécient. Pour les Bruxellois, les Wallons sont sympathiques travailleurs et intelligents. Et pour les Wallons, les Bruxellois sont ouverts sur le monde, sympathiques, travailleurs et dynamiques.

Les rédactions de la RTBF et du journal "Le Soir" ont mené une grande enquête, avec le CEVIPOL, le Centre d'étude de la vie politique de l'ULB. Ce centre a sondé 900 personnes en Wallonie et 880 francophones de Bruxelles, pour finalement savoir ce qu'ils pensaient les uns des autres à un mois des élections régionales. Les partis francophones appellent tous régulièrement à un destin commun Wallonie-Bruxelles. Pourtant, Wallon et Bruxellois ne pensent pas tout à fait la même chose.

Ces "regards croisés Wallonie-Bruxelles" apportent plusieurs éléments. Pour une majorité de Wallons, le Bruxellois est ouvert sur le monde, sympathique, travailleur et dynamique. Un quart des Wallons voient malgré tout le Bruxellois comme riche et prétentieux.

Pour une majorité de Bruxellois, le Wallon est d'abord sympathique, travailleur et intelligent. Mais un tiers des Bruxellois (34%) considèrent le Wallon comme pauvre et plus d'un quart comme résigné et paresseux.

Par contre, Wallons et Bruxellois ont la même priorité pour les élections, à savoir donner plus de moyens à l'école pour un meilleur enseignement.

Un élément qui peut intéresser beaucoup la Flandre, c’est qu’une majorité de Wallons et de Bruxellois sont d'avis qu'il faut plus de compétences en matière d'emploi pour les régions. Ils sont aussi d'accord pour dire qu'il vaut mieux apprendre l'anglais que le néerlandais.

Mais, quand il s'agit d'imaginer l'avenir, les Wallons et les Bruxellois n'ont pas le même avis. En clair, en cas d'indépendance de la Flandre, si les Wallons s'imaginent bien un destin commun avec Bruxelles, les Bruxellois, eux, ne veulent pas des Wallons. Cela confirme notre sondage de septembre 2008 où il apparaissait également que le sentiment d'identité est plus fort à Bruxelles qu'en Wallonie.

La moitié des Wallons environ (48,6 %) imagine que les deux régions unissent leurs destins. Près d'un Wallon sur cinq (18,9%) préfèrerait toutefois un rattachement à la France.

A l'inverse, seulement un quart des Bruxellois (25,1 %) s'imaginent un destin commun éventuel avec la Wallonie. La solution préférée (37,3 %) reste, à Bruxelles, de devenir un district européen.

En somme, l'identité bruxelloise existe mais l'identité wallonne se cherche toujours.

(A.L. avec P. Walkowiak)

Cette enquête a été réalisée les 24, 25, 26, 27 et 28 avril 2009, par le CEVIPOL de l'ULB, pour la RTBF et le journal "Le Soir". 900 sondés en Wallonie et 880 à Bruxelles.