vendredi, novembre 25, 2005

Cadastre des mandats au PS: certains ont déjà trouvé la parade !

Le 7 novembre dernier, un bureau du PS ( élargi aux bourgmestres ) décidait que le président Di Rupo adresserait un cour­rier aux 3.000 à 4.000 élus du parti, dans le cadre de la rénovation et de la traque aux «parvenus».

Chacun était invité à remettre une liste de ses mandats. Dans sa lettre, envoyée quelques heures plus tard. Elio Di Rupo demandait à ses troupes de faire parvenir leur liste au secrétaire général du parti. Jean-Paul Baras. Pour éviter toute ambi­guïté, le courrier di rupien définissait un «mandat rémunéré» comme étant celui dont «la somme des rémunérations, jetons de présence et avantages divers qui y sont liés excède € 3.374, brut par an». La lettre n’était pas encore ouverte par tous les ca­marades que certains contactaient déjà les institutions qui les rémunéraient, leur de­mandant de diminuer la somme qui leur était versée afin qu’elle passe sous la barre des € 3.374. Geste ô combien généreux, on en conviendra.

Ainsi nous est-il revenu à fort bonne source que Jean-Claude Phlypo avait prié la direction de Versô, filiale de la Compa­gnie intercommunale liégeoise des eaux (CILE), de faire passer sa rémunération de € 5000 à € 3000. Il faut dire que Phlypo à intérêt à mettre la pédale douce, lui qui est tout à la fois administrateur général de la Société régionale wallonne des transports (SRWT). président d’Eurobus Holding, président de l’intercommunale CILE, ad­ministrateur de la Sowaer, administrateur du Port autonome de Liège et échevin de Blégny...

D’autres camarades, à l’esprit encore plus affûté, songeraient à filialiser les ins­titutions dans lesquelles ils siègent, histoi­re d’éparpiller leurs revenus. L’ingéniosité humaine n’a pas delimite...

Source : Trend Tendance le 14 novembre 2005 (André Gilain)

jeudi, novembre 24, 2005

lundi, novembre 21, 2005

Le casino de Francorchamps


A quoi doit servir l'argent public et à quoi ne peut-il pas servir ? La question est décidément au coeur du débat dans cette Wallonie bringuebalée entre ardeurs et malheurs. Les ardeurs sont celles du « plan Marshall » qui veut investir l'argent des contribuables dans des projets porteurs, bien ciblés, sans saupoudrage ni clientélisme. Les malheurs sont apparus avec le scandale des sociétés de logements sociaux illustrant les pires dérives, celles de l'enrichissement personnel, du gaspillage éhonté et de l'abus de pouvoir. S'y ajoute, aujourd'hui, la gestion du Grand Prix de formule 1 à Francorchamps, pas moins scandaleuse. L'affaire est grave parce qu'elle met à mal le sens même de l'action politique. Elle est révoltante parce qu'on n'y rencontre que mensonges, mauvaise foi et renvois de responsabilités.

Ce climat, il est vrai, ne date pas d'hier. Dès les premières menaces sur son existence, voici trois ans, le Grand Prix de F 1 avait donné lieu à des joutes politiques insensées, sans commune mesure avec la réalité de ses enjeux. Elles avaient valu une cinglante défaite électorale aux écologistes. En face, ceux qui soutenaient que l'économie wallonne dépendait de 3 jours de course en ont tiré tout le bénéfice politique. La suite fut moins glorieuse : déficit des épreuves de 2004 et 2005, obligation pour la Région wallonne d'éponger les dettes, faillite de la société privée organisatrice.

Au pied du mur concernant l'avenir de cette compétition chez nous, le gouvernement wallon y traîne un énorme boulet, forgé par le ministre de l'Economie de l'époque, Serge Kubla (MR), et verrouillé dans une convention signée par d'autres en octobre 2003. Lié à la société de Bernie Ecclestone, fournisseur du spectacle, le gouvernement est tenu, jusqu'en 2010, de lui payer l'achat du Grand Prix, que celui-ci ait lieu on non, soit 108 millions d'euros, dont 81 à débourser encore pour les cinq années à venir.

Au-delà des termes du contrat (lire en page 23), au-delà même de l'importance éventuelle de la F 1 pour Francorchamps, cette convention choque autant pour la manière dont elle a été négociée que pour l'engagement souscrit. La manière est celle d'un ministre, préoccupé en permanence par son image médiatique, qui voit une occasion rêvée de devenir « le sauveur du Grand Prix » et qui ne rend de comptes clairs à personne sur ses discussions avec Ecclestone. Mieux : il ne cesse de répéter que l'opération est sans risque et qu' « il n'est en rien question d'aller chercher l'argent dans la poche du contribuable » (L'Echo du 26 août 2003). La manière est aussi celle des responsables du circuit - le socialiste Jean-Marie Happart et le libéral Yves Bacquelaine - qui signent la convention et engagent la garantie de la Région wallonne avec une incroyable désinvolture. Sans débat politique préalable, sans décision formelle du gouvernement wallon, sans examen sérieux des clauses et de leurs conséquences ! Comme si cela ne suffisait pas pour alimenter la consternation, Jean-Marie Happart ajoutait, ces derniers jours, cet argument surréaliste : « On ne pensait pas que la garantie devrait servir un jour. » Ainsi, le sénateur Happart est prêt à prendre n'importe quel engagement, si coûteux soit-il, dès l'instant où il croit ne pas devoir l'honorer... Ce n'est pas rassurant.

Retour à la question de fond : quel individu ou quel cénacle a pris la responsabilité politique de miser, comme au casino, l'équivalent du dixième du « plan Marshall » pour satisfaire les exigences de Bernie Ecclestone ? Le sentiment de puissance ou la perte du sens des priorités, voire du sens commun, doit avoir atteint des proportions inouïes pour en arriver là. C'est cela qui inquiète et indigne, et non pas le principe de dépenses publiques, festives ou sportives, qui ont leurs raisons d'être.

Moins directement mêlés au dossier, d'autres mandataires politiques y ont leur part de responsabilité. Le ministre-président Jean-Claude Van Cauwenberghe n'avait-il pas le devoir de contrôler le suivi des négociations ? Et qui dit vrai entre ceux - Ecolo inclus - qui « ignoraient tout » de la convention et le ministre Marcourt qui prétend que « la Région wallonne savait » ?

Parce que la vérité est due à l'électeur et que la crédibilité du monde politique est lourdement engagée, la lumière doit être faite sur tout ceci. Les contrats doivent être rendus publics. Des règles de contrôle démocratique sur les dépenses publiques doivent être rappelées ou réécrites si nécessaire. Plusieurs voix, dans la presse quotidienne, ont demandé une commission d'enquête parlementaire. Ce serait, en effet, une décision opportune et nécessaire.


par Jean-François Dumont, Rédacteur en chef adjoint
18 novembre 2005
LE VIF L’EXPRESS

dimanche, novembre 20, 2005

La Région wallonne roule sur le compte du château de La Hulpe !

C’est l’asbl Château de La Hulpe qui gère, pour le compte de la Région wallonne, les 220 hectares que compte l’en­semble de la propriété détenue par la famille Solvay. Une autre asbl, la Fondation Folon, entretient avec la première des relations, disons, de voisinage, et gère la ferme du châ­teau avec une exposition permanente de l’artiste.
Récemment, un accord de partenariat a été signé entre les deux asbl et D’Ieteren. Celle-ci mettait une VW Sharan à la disposition des deux asbl, qui s’engagent à lui prêter les lieux pour un certain nombre d’occasions par an. Oui mais voilà, bien qu’elle arbore les logos du Château et de la Fondation, la voiture n’est presque jamais vue dans le domaine. Alors que le but du prêt était bien entendu de lui permettre de véhi­culer les visiteurs de marque, voire les membres du person­nel.
Par contre, cette Sharan est régulièrement aperçue dans les rues de Namur où se trouve, simple hasard sans doute, la di­rection de la communication du ministère de la Région wal­lonne, lequel gère le château de La Hulpe. Certains adminis­trateurs se sont-ils émus de ce détournement de l’objet de l’échange? Tant leur président qui est, de droit, le gouverneur (MR) du Brabant wallon, Emmanuel Hendrickx, que le conservateur du site, Jacques Vandenbroucke (PS), ont fait le gros dos, minimisant l’affaire, II n’y a certes pas mort d’hom­me, mais cette pratique a été jugée suffisamment importante pour que des administrateurs soient sur le point d’interroger les deux hommes lors du prochain conseil d’administration.

Source : TRENOS-TENDANCES 10NOVEMBRE2005